SPECIAL EDITION CD5:TRIPURA BHAIRAVI (2009)

Total time: 72:02

Recorded: 2009
Distributed: 2009

REVIEWS

A breath of foggy echo raises a fine synthesized pad on ‘Lalette’ opening. A soft sequential movement is drawing round by cymbals and light percussion on a synth which ethereal melody waves on vague reverberations.

Tripura Bhairavi (The Transforming Power of the Subtle Fire) is the Tantric Celebration’s 5th shutter by INDRA since 2008. And as on its previous works, the Romanian synthezist is offering us a retour on the bases of the analog Berlin School, with a subtle contemporary zest just to protect the authenticity of its devout approach.

‘Lalette’ pours slowly under fine flickered cymbals and a minimalism sequence as a soft interrupted breath. A beautiful synth, with angelic singing exercises, lulls this soft tranquility on sober percussion, suggesting a silky cosmic serenade to peaceful oscillations. A beautiful silky and poetic opening, while ‘The Steady Man’ is jerkier with a hopping sequence on percussion with crystalline glasses tones and a shrewish synth, as a static violin which moans with hoarse tears. A strange piece which amplifies on a more precise and a more aggressive sequence with an approach sharply more hatched.

‘No Doubt’ takes place in 2 acts. The 1st offers a lugubrious intro where a heavy bass line hems loops on somber droning. Ferrules which flicker nervously in a black cosmos filled of resonant pulsations. A synth drops its lamentations under this twisted maelstrom, of which sequence becomes more and more neurotic with sparkles of arpeggios to crystalline tones. A strange psychedelic world which calms down at around the 6th minute with a beautiful quiet and serene synthesized approach. A floating movement with subtle oscillations, which develops slowly with rattling cymbals and a very ethereal mellotron synth. Little by little the movement takes back the guidelines of the 1st part, but with less heaviness and more divinity, in a bubbling puddle of hopping sequences.

‘Torrents’ is Tripura Bhairavi’s epic title. A long track where INDRA plunges us into a hypnotic statism with a pulsation to metallic resonance which hammers under a showering crystalline sequence. ‘Torrents’ progresses in a universe sometimes dramatic, sometimes celestial, on unpredictable rhythms, without ever adhering to an untimely movement, among sequences which quiver nervously under smooth and waltzing synthesized stratas.

‘Pithya’ encloses this last opus of the Tantric Celebration series with a stationary approach where somber loops are intermingling in an atonal droning heaviness. A musical piece where the magnetic resonance waves in a dark world, where relaxation seems to be the paroxysm of lucidity.

To be honest, Tripura Bhairavi left me on my appetite. I would have liked hearing a less conservative and more daring INDRA, but Tripura Bhairavi respects the vision of its author for a work which transcends the culture in the spirituality. A good album, with good sequential brightness in an introspective maelstrom.

 

(original version)

Un souffle à l’écho embrumé soulève une fine strate synthétisée en ouverture de ‘Lalette’. Un doux mouvement séquentiel se dessine par des cymbales et des percussions légères sur un synthé dont la mélodie éthérée ondule sur de vagues réverbérations. Tripura Bhairavi (La Grande Puissance Cosmique du feu subtil purificateur) est le 5ième volet de la série Tantric Celebration, lancée par INDRA en 2006. Et comme sur les œuvres antérieures, le synthésiste Roumain nous offre un retour aux sources d’une Berlin School analogue avec un subtil zest contemporain, histoire de préserver l’authenticité de son approche dévote.

‘Lalette’ coule doucement sous de fines cymbales papillonnées et une séquence minimalisme d’un doux souffle interrompu. Un beau synthé, aux vocalises angéliques, bercent cette tendre tranquillité sur des percussions sobres, intimant une soyeuse sérénade cosmique aux oscillations paisibles. Une belle ouverture qui se veut soyeuse et poétique, alors que ‘The Steady Man’ est plus saccadé avec une séquence qui sautille sur des percussions aux sonorités de verres et un synthé grincheux, comme un violon statique qui gémit des larmes rauques. Un étrange morceau qui s’amplifie sur une séquence plus précise et plus agressive avec une approche nettement plus hachurée.

‘No Doubt’ se déroule en 2 actes. Le 1ier offre une intro lugubre où une ligne de basse lourde ourle en boucles sur de sombres réverbérations. Des viroles qui papillonnent nerveusement dans un cosmos noir aux pulsations résonnantes. Un synthé échappe ses lamentations sous ce maelstrom bouclé, dont la séquence devient de plus en plus névrotique avec des éclats de notes aux sonorités cristallines. Un étrange monde psychédélique qui se calme vers la 6ième minute, avec une belle approche synthétisée clame et sereine. Un mouvement flottant aux subtiles oscillations qui crescende lentement avec des cymbales crotales et un synthé mellotronné très éthéré. Peu à peu le mouvement reprend les lignes directrices de la 1ière partie, mais avec moins de lourdeur et plus de divinité, dans une mare bouillonnante de séquences sautillantes.

‘Torrents’ est le titre épique de Tripura Bhairavi. Un long titre où INDRA nous plonge dans un statisme hypnotique avec une pulsation à résonnance métallique qui martèle sous une ondée cristalline séquencée. ‘Torrents’ progresse dans un univers tantôt dramatique, tantôt céleste sur des rythmes aléatoires, sans jamais adhérer à un mouvement intempestif, parmi des séquences qui tressaillent nerveusement sous des strates synthétisées onctueuses et valsantes.

‘Pithya’ clôture ce dernier opus de la série Tantric Celebration avec une approche stationnaire où de sombres boucles s’enchevauchent dans une lourdeur réverbérante atonale. Un titre où la résonnance magnétique ondule dans un monde noir où la relaxation semble être le paroxysme de la lucidité.

Pour être honnête, Tripura Bhairavi m’a laissé sur mon appétit. J’aurais aimé entendre un INDRA moins conservateur et plus osé, mais Tripura Bhairavi respecte la vision de son auteur pour une œuvre qui transcende la culture à la spiritualité. Un bon album, avec de bons éclats séquentiels dans un maelstrom introspectif.

Sylvain Lupari / GOD