MAHARAJ (1995)

Total time: 58:22

Recorded: 1995
Distributed: 1995
Republished: 2006

REVIEWS

Depuis la parution Echo in Time en 2005, le catalogue d’INDRA ne cesse de croître pour le plus grand plaisir de ses fans. Écrit en 1995, Maharaj s’inspire de la culture Indienne, sans pour autant embrasser ses racines. À l’époque, INDRA par était fasciné par les mystères hindous, surtout l’immensité du Taj Mahal. Donc, c’est sous influence hindoue qu’INDRA nous balance une excellente œuvre à saveur de la vieille Berlin School.

‘Deep’ est un titre intensément dense et envoûtant. Le synthé nous enrobe et fige le temps, alors qu’une fine ligne basse sensuelle nous enchante sur un rythme lent et ‘’groovy’’. Percussions célestes et vent éthéré se joignent à cette marche lubrique qui se fond sur ‘Into the Mystery’ où y règne une nébulosité croissante sur des synthés plaintifs dans une brume cosmique. De légères percussions animent cette sphère statique qui se meut avec lourdeur. Le cliquetis des percussions est comme un chant d’hypnose qui progresse sur des notes claires, discordantes et dispersées sur d’étranges effets sonores qui dérangent un peu la concordance de notre magnétisme.

‘Forever’ poursuit l’ambiance des longs espaces sur fond de vagues, de ruisseaux qui fuient les tempêtes sous les sonorités de percussions hétéroclites, fusionnant effets des ombres analogues aux ombres digitales. Au loin, une percussion plus nette se détache et progresse avec force sur un synthé solitaire qui croise une ligne pesante et animée. Une ligne qui progresse avec un tempo plus accentué et qui se modifie subtilement sur de superbes solos de synthés et des arrangements orchestraux aux saveurs de violon et violoncelle. ‘Forever’ nous hypnotise avec son rythme martelant, sur des strates fuyantes du synthétiseur. Du Berlin School progressif et très agressif, comme on en entend rarement.

Un gros gong annonce ‘The Messenger’ qui exploite aussi les sentiers d’une longue intro aux atmosphères sombres. Ces airs se meuvent sur des ondes synthétiques denses et flottantes immergés par des roulements de cymbales, créant une illusion de ténèbre croissant. Une fine ligne s’anime sur un tempo hypnotique au travers un royaume d’effets sonores hétéroclites. Concentré sur ses bruits d’ambiance, qui se mêlent délicatement aux percussions, nous remarquons à peine l’évolution plus animée d’un rythme qui change subtilement sa cadence. Un titre étrange qui modifie son cours comme un caméléon change son apparence.

‘Coming in the City’ ouvre avec un cliquetis, qui fait penser à des pendules géantes et qui se mêle à des notes de xylophone, qui, elles, explosent en percussions indisciplinées. Un violoncelle se dandine sur un rythme hypnotique et ‘Coming in the City’ avance avec grâce et complexité. Un titre totalement génial où INDRA nous démontre l’art d’habiller une musique hypnotique avec intelligence et imagination. Guitare acoustique, basse groovy, flûte éthérée, synthé déviant et effets sonores se joignent à cette procession qui étonne avec l’addition constante de notes et d’éléments musicaux que l’on n’attendait pas. Cet amalgame étrange se transforme en douce mélodie minimaliste qui colle et émerveille. ‘Coming in the City’ est résolument l’un des titres les plus créatifs que j’ai entendu, dans le genre Berlin School, depuis fort longtemps.

J’ai passé d’agréables moments à écouter cette réédition d’INDRA. Malgré que l’œuvre date de 11 ans, il y a encore des éléments qui surprennent. Un cd dans la plus pure tradition de la Berlin School et même un peu plus. Un peu plus progressif, dans un univers aux traditions assez conservatrices.

2006 Phaedream / GOD