Total time: 76:28
Recorded: 2013 – 2014
Published: 2016
REVIEWS
„Everything is so alike and yet quite different in those 4 minimalist structures of this album that makes hope for more music from Indra.”
It’s with a reverberation of a horn posted to the West that the sound effects of ‘Wobblin’ get cemented in an introduction that doesn’t announce at any point the fluid flow of a sequencer which is already busy building a pattern of rhythm subtly jerky and amply undulatory, like these Berlin School rhythmic trains. Cavernous breezes and sibylline layers spread an enigmatic reflection over this structure which releases a much more jerky flow. A synth line develops a fascinating vampiric melody that has all the appearances of a nursery rhyme for children of another planet. A bass pulsation makes hear the weight of its resonance appear in a context where frailty and heaviness clash. The synth hesitates between its solos, its sound effects and this melody that stigmatizes our dependence for a musical itch whereas the first confusion will be born of percussive effects which change the ambulant approach for a kaleidoscope of percussive and tone effects.
The vision of ‘Wobbling’ changes completely around its 10 minutes with this circular avalanche which swallows the last bit of melody. Surrounded by a veil woven in a psychedelic vision, the next minutes of this first title to open Platinum Three are an escalation towards the creativity that Indra still has in his minimalist vision. The music is lively and rather catchy, like a semi-trance in a morphic techno, until the point of 20 minutes where an isolated sequence jumps in saccade to guide ‘Wobbling’ towards a zone of mist and cosmic effects in a final breathing a little of the substance that had initiated it.
Recorded in the years 2013-2014, Platinum Three brings us closer to the last of this mega production of sound archives of Romanian musician/synthesist. And it’s been a world of discoveries where everything is similar and where nothing is however so identical. It’s also this kind of album that inspires fans of Indra with 4 long structures centered on hypnotic rhythms and whose slow evolutions serve the cause of the many layers of melodies and additional rhythms that Indra designs with his vision coated of a sensitivity and an understanding of the minimalist art in electronic music that is very personal to him.
‘Elle’s Dream’ offers a pattern of ambient rhythm that ripples in a horizontal zigzag trajectory. A line of bass sequences purrs deliciously, rising and falling in the jargon of electronic percussions that add a minimum of velocity to this minimalist structure. Oscillating slowly throughout its 11 minutes, ‘Elle’s Dream’ hosts timid and fragile arpeggios that sparkle like music bubbles, while others seem to fall from sky. The synth shapes solos which cry like these waves from a Theremin. A voice of astral goddess sticks its seraphic chants to it, and another line of arpeggios, more in mode of sequenced loops, dance in these atmospheres which even spread an anesthetic mist. Nearly 12 minutes can seem long? It’s to know Indra badly who always leaves a nuance in the voluptuousness of his astral rhythm or in his melodious approach where an arpeggio is absent on some occasions. A very good title that didn’t suggest it on its first listening.
One immediately hooks on the noticeably spasmodic rhythm of ‘On/Off’. Catchy with its bass pulsations and bass drum, it opens with a line of nervous oscillations which jump feverishly beneath the caresses of good synth solos which get unfold in a same tonal symbiosis. It’s the percussions that develop this approach of convulsive semi-rock and semi-dance with halos of arpeggios that fall in a choreography of ascending movements. The catchy rhythm and melody are at the rendezvous in this title.
‘The Missionary’ is molded in the same spaces and visions as ‘Wobbling’. Either evolutionary with a nice collection of arpeggios and sequences that add up to needle throughout its 26 minutes. Its approach is timid with arpeggios dancing on a structure that goes up and down, like those wide loops of rhythm and melody of the Berlin School kind. The harmony of the chords tinkles as in the superb Mirage by Klaus Schulze. Velocity is adjusted to the Indra style when the carousel increases speed by one notch. The synth casts solos while other chords come in reinforcement, increasing the melodious mass of ‘The Missionary’. A soporific haze rises after 6 minutes while the percussions spew some vaporous effects while still increasing significantly the rate of rhythm which remains in its minimalist philosophy. And gradually, Indra enriches its musical texture by bringing layers of additional melodies, orchestrations and percussions more accentuated around the 13 minutes. Moment when sound effects flood the musical sky of ‘The Missionary’. The 16th minute brings us to an ambiospherical zone that one can imagine as being a tropical rainforest with an active tone fauna from which emerge sporadic elements of rhythms and of melodies that are familiar to us and which are reconstructed in a finale drawn in the elements of the 13th minute. Some great Indra, always pleasant to hear. To analyze!
Sylvain Lupari (May 20th, 2019)
CHRONIQUE en FRANÇAIS
C’est avec une réverbération d’un cornet posté à l’Ouest que les effets sonores de ‘Wobblin’ se cimentent dans une introduction qui ne laisse présager en rien le fluide écoulement d’un séquenceur qui déjà s’affaire à construire un schéma rythmique subtilement saccadé et amplement ondulatoire, comme ces trains rythmiques de la Berlin School. Des brises caverneuses et des nappes de voix sibyllines étendent un reflet énigmatique sur cette structure qui dégage un débit nettement plus saccadé. Une ligne de synthé développe une fascinante mélodie vampirique qui a toute les apparences d’une comptine pour chérubins d’une autre planète. Une basse pulsation fait entendre le poids de sa résonnance dans un contexte où fragilité et lourdeur s’affrontent. Le synthé hésite entre ses solos, ses effets sonores et cette mélodie qui stigmatise notre dépendance pour ver-d’oreille alors que la première confusion naîtra des effets percussifs qui remodulent l’approche ambulante pour un kaléidoscope d’effets percussifs et sonores.
La vision de ‘Wobblin’ change totalement autour des 10 minutes avec cette avalanche circulaire qui avale le dernier brin de mélodie. Nimbées d’un voile tissé dans une vision psychédélique, les prochaines minutes de ce premier titre à ouvrir Platinum Three sont une escalade vers la créativité qu’Indra cerne toujours dans sa vision minimaliste. La musique est vive et plutôt entrainante, comme une semi-transe dans un techno morphique, jusqu’au point des 20 minutes où une séquence isolée sautille en saccade afin de guider ‘Wobblin’ vers une zone de brume et d’effets cosmiques dans une finale qui respire un peu de cette substance qui l’avait initié. Enregistré dans les années 2013-éà14, Platinum Three nous rapproche de la grande dernière de cette méga production d’archives sonores du musicien/synthésiste Roumain. Et ça été tout un univers de découvertes où tout se ressemble et où rien n’est pourtant pas identique. C’est aussi ce genre d’album qui inspire les fans d’Indra avec 4 longues structures centrées sur des rythmes hypnotiques et dont les lentes évolutions servent la cause des nombreuses couches de mélodies et de rythmes supplémentaires qu’Indra conçoit avec sa vision enrobée d’une sensibilité et d’une compréhension de l’art minimaliste électronique qui lui est très personnelle.
‘Elle’s Drea’ propose une figure de rythme ambiant qui ondule dans une trajectoire de zigzag horizontale. Une ligne de basse séquences ronronne donc délicieusement, montant et descendant dans le jargon des percussions électroniques qui ajoutent un minimum de vélocité à cette structure minimaliste. Oscillant lentement tout au long de ses 11 minutes, ‘Elle’s Dream’ accueille des arpèges timides et fragiles qui pétillent comme des bulles de musique, alors que d’autres semblent tomber des nues. Le synth façonne des solos qui pleurent comme ces ondes d’un Thérémine. Une voix de déesse astrale colle ses chants séraphiques et une autre ligne d’arpèges, plus en mode de boucles séquencées, dansent dans ces ambiances qui étendent même une brume anesthésiante. Près de 12 minutes peuvent paraître long? C’est mal connaître Indra qui sort toujours une nuance dans la voluptuosité de son rythme astral ou encore dans son approche mélodieuse où un arpège s’absente à quelques occasions.
Un très bon titre qui ne laissait pourtant pas présager cette option à sa première écoute. On accroche tout de suite au rythme sensiblement spasmodique de ‘On/Off’. Entraînant avec ses boums de basses pulsations et de caisse grave, il éclot par une ligne d’oscillations nerveuses qui sautillent fébrilement sous les caresses de bons solos de synthés dans une même symbiose tonale. Ce sont les percussions qui développent cette approche de semi-rock et semi-danse convulsive avec des auréoles d’arpèges qui chutent dans une chorégraphie de mouvements ascendants. Le rythme entraînant et la mélodie accrocheuse sont au rendez-vous dans ce titre.
‘The Missionary’ est moulé dans les mêmes espaces et visions que ‘Wobbling’. Soit évolutif avec une belle collection d’arpèges et de séquences qui s’ajoutent de fil en aiguille tout au long de ses 26 minutes. Son approche est timide avec des arpèges qui dansottent sur une structure qui monte et descend, comme ces amples boucles de rythme et de mélodie du genre Berlin School. Les harmonies des accords tintent comme dans le superbe Mirage de Klaus Schulze. La vélocité est ajustée au style Indra lorsque le carrousel augmente la vitesse d’un cran. Le synthé lance des solos alors que d’autres accords arrivent en renfort, augmentant la masse mélodieuse de ‘The Missionary’. Une brume soporifique s’élève après les 6 minutes alors que les percussions crachent des effets vaporeux tout en augmentant toujours très sensiblement la cadence du rythme qui reste toujours dans sa philosophie minimaliste. Et peu à peu, Indra enrichit sa texture musicale en apportant des couches de mélodies supplémentaires, des orchestrations et des percussions plus accentuées autour des 13 minutes. Moment où des effets sonores inondent le ciel musical de ‘The Missionary’. La 16ième minute nous amènes vers une zone ambiosphérique que l’on imagine comme une forêt tropicale humide avec une faune sonore active d’où émerge de façon sporadique des éléments de rythmes et de mélodies qui nous sont familiers et qui se reconstruisent dans une finale puisée dans les éléments de la 13ième minute. Du grand Indra, toujours plaisant à entendre. À analyser!
Sylvain Lupari 20/05/19